À qui tu files le pouvoir de ton bien-être ?

Tu ne peux pas contrôler ce que l’autre fait. Mais tu peux choisir ce que tu nourris.

On connais tous ce moment.
Quelqu’un fait un truc qui t’agace.
Ça peut être un voisin, un collègue, un proche, un inconnu.
Ça peut être un mail qui te pique, un ton condescendant, un silence qui te ronge.

Peu importe la forme : ce qui compte, c’est ce point commun à toutes ces situations.
Un fait qui va à l’encontre de tes règles, de ton respect, de ton “bon sens”
Et ça coince. Ça t’énerve. Ça t’use.

J’entends souvent des histoires de voisinage : des intrigues qui commencent avec une douche, un pot de fleurs déplacé, un bruit de chaise… qui finissent en guerre froide à l’échelle du palier. Des vraies sitcoms version râleurs anonymes, où chacun campe sur sa vérité en attendant que l’autre plie.

Prenons un exemple réel, concret et banal :

Il est 22h34.
Et toi, t’es dans ton lit.
Oreiller calé sous la nuque, rideaux tirés, tout est prêt pour le sommeil… sauf ton esprit.

Toi, voisin modèle, tu respectes scrupuleusement la règle sacrée des 22h !
Mais tes voisins du dessus ? Des délinquants de la robinetterie !
Ils prennent leur douche à 22h34.
Parfois, 22h47.
Et, même une fois c’était passer 23h.

Chaque soir, ça t’irrite un peu plus.
Tu te tends, tu rumines :
« C’est pourtant pas compliqué. DU. BON. SENS. »

Le plus vicieux, c’est que toi,
tu es là, éveillé·e, à bouillonner dans le noir,
pendant qu’eux chantent sous la douche sans se soucier de rien.
Ils vivent leur vie tranquillement.

Alors tu fais quoi ?

Tu vas toquer ?
Prendre le risque de créer une scène ?
De tomber sur un voisin qui s’énerve et prend deux douches de plus juste pour t’emmerder ?
Ou tu restes là à ressasser, dans l’attente qu’ils changent, pour que toi, tu te sentes mieux ?

Honnêtement, même si en parlant à ton voisin,
il finit par s’excuser et ne prend plus de douche après 22h,
il y a de fortes chances que la tension se retourne !
La prochaine fois qu’il se renverse de la sauce tomate dans les cheveux à 22h12,
il se sentira gêné de se laver…
et franchement, est-ce que c’est ça, le but ?
Créer un malaise généralisé pour avoir « gagné » ?

Et puis, honnêtement… une douche, ce n’est pas un marteau-piqueur.
Est-ce que c’est si grave ?
Ou est-ce ton mental qui amplifie, encore et encore, le déséquilibre perçu entre ton effort et son indifférence ?

Alors c’est quoi l’issue ?
> Reprendre le volant.

Tu ne contrôles pas leur pommeau de douche.
Tu ne peux pas empêcher ton émotion d’émerger.
Mais tu choisis ce que tu nourris.

Une émotion, biologiquement parlant, elle dure 90 secondes.
Tout ce qui se passe au-delà, c’est toi qui lui donnes du crédit.
Qui la cajole, l’amplifie, qui appuie sur replay.

Alors, tu peux rester là, recroquevillé·e à entretenir cette colère comme on entretient un feu de camp…
Ou tu peux changer de fréquence.
Accepter que tu ne peux pas contrôler l’extérieur, mais que tu peux changer ta réponse.

Après tout, veut-on vraiment attendre que l’autre change pour se sentir mieux ?

Je ne dis pas que c’est facile…mais ☝🏼
Tu peux choisir où tu mets ton focus.

Peut-être qu’aujourd’hui tu peux t’offrir un plan B.

Mettre une musique douce.
Mettre des boules quies.
Te lever boire un verre d’eau.
Transformer sa douche en pluie tropicale dans ton imaginaire.
T’écrire une note pour relâcher la pression.
Rire de la situation.
Ou même… faire de son habitude ton signal pour aller te doucher aussi et créer un festival aquatique dans tout l’immeuble.

En vérité, ton voisin n’a pas le pouvoir de te voler ton bien-être.
C’est toi qui le lui tends.
C’est toi qui places ton aiguille dans sa direction.
Alors, aujourd’hui, déplace-la.
Rien qu’un peu.
Juste assez pour respirer.
Juste assez pour te rappeler que c’est encore toi, le capitaine de ton navire.

Parce que si tu continues à confier ton bien-être aux douches des autres,
prépare-toi à passer une vie à attendre qu’ils ferment le robinet.

Tu peux tout transformer
Sauf si tu refuses de le faire.
Si tu choisis de rester en colère, fais-le en conscience.
Dis-toi : ok, là, j’ai envie de rester en rage.
Parfois, c’est une soupape nécessaire.
Mais ne prétends pas que c’est imposé.
Assume ce choix.
Et veille à ce qu’il ne te coûte pas ta paix à long terme.

🕊️